À propos de l'ICRIS
L’initiative Canadienne de Recherche sur les Impacts des Substances psychoatcives (ICRIS-CRISM) est un réseau pluridisciplinaire établi en en Colombie-Britannique, dans les Prairies, en Ontario, au Québec et dans la région de l’Atlantique.
Ce réseau organise et facilite la recherche collaborative entre chercheurs, décideurs, cliniciens, organismes communautaires et des personnes avec un savoir expérientiel sur les questions et nombreuses réalités liées à la consommation de substances psychoactives. Tous ces acteurs travaillent ensemble pour générer les connaissances nécessaires à l’amélioration des modèles de traitement clinique, d’intervention et de réduction des méfaits.
Le pôle Québec
Sous la direction de la docteure Julie Bruneau, le pôle Québec de l’ICRIS établi au Centre de recherche du CHUM, bénéficie d’un environnement de recherche accessible, moderne et agile.
En 2022, le réseau de l’ICRIS à été renouvelé pour 6 ans grâce à l’obtention d’un financement des IRSC pour sa phase II (2022-2028).
Lors du premier cycle de la subvention, de 2015 à 2022, l’ICRIS était composée de quatre pôles régionaux: la Colombie-Britannique, les Prairies, l’Ontario et le Québec-Atlantique. Pour la période 2022-2028, le consortium est désormais constitué de cinq pôles avec la séparation des pôles Québec et Atlantique en deux entités distinctes. Depuis juin 2022, l’Atlantique et le Québec poursuivent ainsi leur transition, tout en maintenant les équipes de coordination en étroite collaboration sur les projets en cours et le transfert de connaissances.
Axes de recherche
Le programme du pôle Québec de 2022 à 2028 comporte cinq axes de recherche :
Prévention
Au Québec, 6,2 % des adolescents ont un usage à risque d’alcool ou de drogues, mais l’accès à des interventions précoces reste limité. La légalisation du cannabis au Canada a souligné l’importance de la prévention chez les jeunes aux niveaux local, régional et national.
En collaboration avec le pôle Atlantique de l’ICRIS, notre équipe met en place des programmes de prévention à grande échelle dans les écoles secondaires, les cégeps et les universités, basés sur des interventions psychosociales ciblant la personnalité. Cependant, ces pratiques ne sont pas encore largement appliquées localement.
Objectifs :
- Renforcer la recherche en prévention des drogues au Québec.
- Assurer le transfert de connaissances et améliorer l’adaptation et l’application des pratiques de prévention de la consommation de drogues et d’alcool.
Santé, équité et qualité des soins
L’importance d’une approche syndémique pour aborder l’équité en santé a été réaffirmée pendant la pandémie de COVID-19, qui a réduit l’accès aux services essentiels et aggravé la crise des surdoses au Canada.
Cette approche examine les liens entre les problèmes de santé, économiques, et sociaux. Il est essentiel de comprendre comment les facteurs sociaux et structurels affectent les risques pour la santé, en prenant en compte le genre, la race, la sexualité et les comorbidités, afin d’orienter les futures stratégies de prévention et de traitement.
Notre équipe bénéficie déjà de solides cohortes communautaires et cliniques, ainsi que d’études qualitatives et observationnelles. Cependant, chaque étude a des variables spécifiques et certaines intersections entre les facteurs de l’équité en santé peuvent être négligées. Les activités de cet axe encourageront le dialogue entre les équipes, le partage de données et combleront les lacunes concernant certains groupes mal desservis par nos initiatives.
Innovation des traitements
Afin d’améliorer la santé et le bien-être des personnes à risque ou vivant avec un trouble lié à l’usage de substances, nous devons renforcer la capacité à mener et appliquer des recherches interventionnelles de qualité. De nombreux projets, allant des premières études aux essais cliniques randomisés pragmatiques, ont déjà été lancés ou proposés par les membres de notre équipe.
L’objectif de cet axe est de soutenir ces recherches et futurs projets en offrant des services spécialisés pour aider les chercheurs à concevoir et mettre en œuvre des méthodologies optimales pour différentes interventions et populations. Elle proposera également des formations pluridisciplinaires, du mentorat et des activités de transfert de connaissances pour améliorer la production de recherches de qualité centrées sur le patient et soutenir l’application des interventions.
Savoirs et pratiques des communautés autochtones
Les peuples autochtones du Québec sont depuis longtemps sujets à des problèmes de consommation de substances, résultant du colonialisme et de ses effets: épidémies, délocalisation géographique, tentatives de génocide culturel, traumatismes intergénérationnels, pauvreté, oppression, violence et discrimination.
Par ailleurs, la pandémie de COVID-19 et l’accès limité à des services adaptés culturellement montrent la nécessité de porter une attention particulière à recherche sur la consommation chez les Autochtones. Cet axe se concentrera sur :
- Le renforcement des capacités de recherche dirigées par les communautés et le partage de connaissances avec les Premières Nations et les Inuits du Québec.
- La coordination de formations en éthique de la recherche, souveraineté des données et autres considérations essentielles pour une recherche respectueuse des cultures autochtones.
- L’utilisation des infrastructures pour des projets de recherche spécifiques aux communautés autochtones.
Partenariats, inclusion et engagements
Cette thématique transversale utilise des méthodes de recherche collaborative pour impliquer les parties prenantes à chaque étape du processus, incluant les personnes qui consomment des drogues, les peuples autochtones et aînés, les groupes d’entraide, les cliniciens et les décideurs. Elle sera intégrée à toutes les autres axes pour maximiser la participation intersectorielle.
Les objectifs sont :
- Établir la confiance et un engagement authentique en favorisant la sécurité culturelle, la diversité et l’inclusion, tout en réfléchissant à un langage inclusif pour éviter les biais inconscients.
- Assurer la contribution des communautés dans la définition des priorités et la traduction des résultats.
- Développer une évaluation formelle de la participation des parties prenantes, adaptée aux besoins des communautés.